La fille d'avant de JP Delaney
C’est sans doute la chance de sa vie : Jane va pouvoir emménager dans une maison ultra-moderne dessinée par un architecte énigmatique… avant de découvrir que la locataire précédente, Emma, a connu une fin aussi mystérieuse que prématurée. À mesure que les retournements de situation prennent le lecteur au dépourvu, le passé d’Emma et le présent de Jane se trouvent inextricablement liés dans ce récit hitchcockien, saisissant et envoûtant, qui nous emmène dans les recoins les plus obscurs de l’obsession.
Ne vous excusez jamais pour une personne que vous aimez, lui dit-il sans élever la voix. Vous passez pour un connard.
Le résumé parle de lui-même je pense.
Dès les premières pages, j'ai été ravie de découvrir une construction que j'adore : nous suivons en altermance «Emma, avant» et «Jane, après». Ce choix de l'auteur permet d'apporter du suspense dès le départ puisque nous ne connaissons pas l’événement déclencheur du avant/après. De plus, les chapitres sont courts et rythmés.
Les deux femmes sont très intéressantes à suivre même si je pense avoir une préférence pour Jane, sans raison précise. Elle m'a semblé pus forte par rapport à son passé même si finalement, Emma a aussi de lourds faits à traîner.
Malgré leurs différences lors de notre rencontre avec elle, un parallèle se fait de manière insidieuse.
Je n'ose pas trop vous dévoiler l'intrigue puisqu'elle s'avère beaucoup plus complexe qu'on pourrait l'imaginer.
Grâce à cette histoire, l'auteur ouvre de nombreuses pistes de réflexion, notamment sur le sujet de la perfection et des sensations qu'elle peut inspirer chez certaines personnes. La maison, aseptisée et louée sous des conditions bien particulières, peut faire peur mais Jane et Emma en retire finalement un sentiment de fierté.
J'ai été également surprise de voir que JP Delaney avait pris le risque de développer des relations malsaines entre ses personnages. Je ne m'y attendais pas du tout et le récit prend une toute autre dimension lorsque les vraies personnalités se mettent enfin à jour.
Le dénouement comprend deux parties dont une n'est pas aussi aboutie que je l'aurais souhaité. Cette partie conclut bien l'histoire de base Emma/Jane mais je serais allée encore plus loin pour assumer le côté malsain jusqu'au bout... Cependant, cela permet au titre de prendre une nouvelle signification intéressante.
En bref, laissez-vous embarquer dans la maison du One Folgate Street, vous n'en ressortirez pas avant d'avoir tourner la dernière page. L'ambiance est très particulière et la construction du roman intelligente et prenante. Cette lecture a frôlé le coup de cœur mais le dénouement n'a pas été aussi loin qu'il aurait pu.
J'ai lu ce roman grâce à NetGalley et aux éditions Mazarine, je les remercie pour ce très bon moment.
Merci également à Azilis qui a bien voulu faire une lecture commune de ce titre.
Il me permet également de participer au challenge Lire en thème du mois : «Une habitation sur la couverture»
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur
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