Enquête aux Volets bleus de K. Oliver
Rosetta Bancale a été placée contre son gré en maison de retraite par sa fille unique pour un début d'Alzheimer. Elle intègre alors un groupe de six «résistants» pratiquement abandonnés par leurs familles, mais à l'aise financièrement.
Leur devise : rire, boire et bien manger, malgré les restrictions de l'établissement.
Le petit club fait les quatre cents coups, transgresse allègrement le règlement et se venge des mesquineries du personnel, mais chacun reste évasif sur son passé… Un des sept membres, surnommé «le Capitaine», se fait prendre dans les filets d'Annette, une auxiliaire de vie cupide qui cherche à se faire épouser. Mais elle est un jour violemment poussée dans l'escalier…
L'ambiance loufoque qui se dégageait du résumé m'a attiré, le nombre de pages m'a convaincu de tenter.
La plume de Kate Oliver est très agréable à lire : fluide et entraînante, les pages se tournent facilement et le lecteur prend vite goût à l'histoire qu'il découvre.
Cependant, le changement de point de vue est parfois difficile à suivre. Le roman est écrit à la première personne du singulier mais il n'y a aucune indication du protagoniste qui prend la parole : j'ai parfois eu du mal à remettre la parole au bon narrateur.
La brochette de personnages est haute en couleurs ! Si vous aimez Huguette et Raymond de la série Scènes de ménage, vous trouverez votre bonheur au sein des Volets bleus.
Ils n'hésitent pas à parler d'eux et de leur situation avec humour et cynisme : «diminués» physiquement par leur âge, ils n'en ont pas moins envie de continuer à profiter, quitte à avoir parfois des réactions d'ados rebelles.
Si la dynamique de groupe est bonne, certaines révélations sur leurs passés respectifs m'ont paru un peu tirée par les cheveux.
J'ai volontairement raccourci le résumé de l'éditeur qui en dit beaucoup trop en mon sens. Le fameux accident d'escalier n'arrive déjà qu'au tiers du roman, je trouve qu'il est dommage de raconter l'intégralité de ce que l'on peut découvrir par la suite.
L'enquête est bien menée par un lieutenant respectueux et compréhensif de l'environnement particulier dans lequel il plonge. En effet, Kate Oliver, à travers ce roman, aborde le sujet des conditions de vie en maison de retraite : sentiment d'abandon des résidents, pression du personnel quant au nombre de patient à gérer combiné aux restrictions budgétaires et humaines.
Malheureusement, la crédibilité du récit est entachée par des détails peu crédibles.
Malgré tout, le dénouement apporte la pointe d'émotion masquée précédemment par les ruses du gang des Volets bleus.
En bref, c'est une bonne lecture dans l'ensemble, prenante et pleine d'humour. Cependant, quelques détails manquent de vraisemblance pour que le lecteur rentre totalement dans l'histoire aux côtés de pensionnaires drôles et rafraîchissants. Il manque à mon sens un peu de sincérité pour rendre touchante cette enquête aux Volets bleus.
J'ai lu ce roman grâce aux éditions IS que je remercie de leur confiance.
Il me permet également de participer au challenge Lire sous la contrainte : Pas de déterminant.
au challenge Pioche dans ma PAL, en duo avec Azilis
au challenge Big Bang Littéraire pour le thème «Auteur féminin à la couverture bleue»
au challenge des 170 idées, n°11 : des lunettes
et au challenge Des gages ta PAL ! #8, pour la catégorie «Titre au féminin»
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteure
Le site des éditions - Où trouver ce titre ?
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