Les croassements de la nuit de Preston & Child

22 septembre 2017

Pendergast, tome 4.

Medicine Creek, un coin paisible du Kansas.

Aussi, quand le shérif Hazen découvre le cadavre dépecé d'une inconnue au milieu d'un champ de maïs, il se demande s'il ne rêve pas : le corps est entouré de flèches indiennes y sur lesquelles ont été empalés des corbeaux. Œuvre d'un fou ? Rituel satanique ? Il faut le flair de Pendergast, l'agent du FBI, pour comprendre que cette sinistre mise en scène annonce une suite. Qui sème parmi les habitants une épouvante d'autant plus vive qu'il ne fait pas l'ombre d'un doute, pour Pendergast, que le tueur est l'un d'eux...

J'avais fait le stock des tomes de Pendergast dans ma PAL donc il était plus facile pour moi de continuer la saga en l'ayant sous les yeux.

Preston & Child aime jouer sur le côté surnaturel et paranormal. En effet, dans chacun des tomes, la limite entre le réel et le fantastique est mince : ici, la mise en scène des meurtres et la connotation ésotérique très forte nous replonge très vite dans les légendes et croyances indiennes de l'époque de la conquête de l'Ouest.

J'ai beaucoup apprécié le fait que l'on sorte de New-York et surtout du Museum d'Histoire Naturelle qui avait une place prépondérante dans les trois premiers tomes. On découvre alors Pendergast de façon plus intime, en solo et après les dures épreuves du tome 3 qui le touchait personnellement.

Pendergast est toujours resté très distant dans ses premières enquêtes. Le premier tome m'avait d'ailleurs laissé l'impression qu'il n'était là que pour le prestige, laissant les autres enquêter pour s'attirer la gloire dans le dénouement. Dans Les croassements de la nuit, l'inspecteur officiellement en vacances mais très curieux se montre plus humain, plus présent et finalement très attachant.

J'ai également beaucoup apprécié le personnage féminin Corrie, une adolescente mal dans sa peau au contexte familial compliqué. Son rôle d'assistante se contient à ce tome-là mais j'espère avoir des nouvelles par la suite étant donné la relation qu'elle a noué avec Pendergast.

Au niveau de l'intrigue, le suspense et l'action sont là. Le lecteur est directement plongé dans l'enquête avec une ouverture sur la découverte de la première scène de crime.

La mythologie indienne mise en place est également très intéressante. Apparemment, c'est une invention des auteurs mais je ne doute pas qu'il existe des tas de légendes de ce genre dans les petits bourgs de l'Amérique profonde, encore aujourd'hui.

Malheureusement, j'ai un gros bémol à poser sur les 200 dernières pages qui sont, pour moi, beaucoup trop surréalistes. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire dans ce genre de romans policiers d'inclure une course poursuite sur plusieurs centaines de pages. En tout cas, ce n'est pas ce que j'attends et c'est d'ailleurs une partie qui m'a énormément ennuyé, j'ai plus d'une fois eu envie de passer directement à l'épilogue pour avoir le fin mot de l'histoire. D'autant plus qu'il est, à ce moment-là, assez facile de deviner l'identité du coupable grâce à des indices subtils mais assez simples à regrouper.

En bref, un tome 4 qui amène un peu de renouveau à l'univers de Pendergast. Changement radical d'ambiance et de lieu, le lecteur découvre des pans de la personnalité de l'inspecteur qu'il attendait et espérait. L'intrigue en elle-même est également prenante malgré un dénouement qui traîne en longueur pour terminer sur une révélation prévisible.

J'ai lu ce roman à l'occasion du challenge Pioche dans ma PAL, en duo avec Azilis.

Il me permet également de participer au challenge Des gages ta PAL ! #9, pour les catégories «Auteur dont le nom comporte plus de 6 lettres» et «Couverture en noir et blanc»