Le meurtre était écrit de D. Guidat
Désormais édité chez Evidence Editions.
2016, en pleine primaire pour l'investiture à la Maison Blanche, le candidat favori, Douglas Barnes est assassiné dans sa villa de New York. On découvre que le meurtre a été filmé et publié sur les réseaux sociaux. Le tueur fait lire à sa victime une lettre de rédemption et dessine avec son sang le symbole hashtag suivi d'un numéro. Le premier d'une longue série ? L'enquête est confiée au lieutenant Alexandre Grayson qui fera de nombreuses découvertes sur les pratiques sexuelles de Barnes mais aussi sur sa famille et ses collaborateurs. Il devra également faire face au passé qui le rattrape.
Je découvre de plus en plus d'auteurs et de romans auto-édités.
La structure du roman est assez linéaire malgré un prologue qui reste en suspens jusqu'au derniers tiers et des chapitres du point de vue du meurtrier. Cependant, cela n'empêche pas David Guidat d'accrocher son lecteur avec un découpage rythmé.
La narration au présent me dérange un peu plus : si les premiers paragraphes donnent l'impression d'être au coeur de l'action, j'ai rapidement du mal avec ce temps de récit.
De nombreux personnages arrivent au fur et à mesure de l'histoire et des meurtres. Si ceux relatifs à l'enquête sont bien amenés, je n'ai pas réussi à accrocher au cercle privé d'Alexandre, notamment Julie, sa femme dont les réactions ne m'ont pas du tout convaincue. Il est difficile d'en dire plus sans révéler les différents rebondissements du roman mais ce n'est pas ce que je retiendrais de ma lecture.
Le thème de la politique n'est pas vraiment celui que je préfère dans les romans policiers mais l'auteur arrive à s'approprier la campagne des primaires américaines avec les complots et les secrets entre hommes d'États véreux. Le point de vue peut paraître caricatural mais, malheureusement, je pense que l'on s'approche assez de ceux qui peut parfois arriver dans ce milieu bourgeois où l'on se pense intouchable.
La mise en scène des crimes est originale, actuelle avec l'utilisation des réseaux sociaux qui aurait pu être encore plus présente. Le mobile est également intéressant et crédible.
J'ai tout de même noté quelques incohérences, des révélations tirées par les cheveux comme l'identité du coupable par exemple qui ne peut pas vraiment passer inaperçue selon moi... Quelques termes juridiques me semblent également erronés (à vérifier mais je n'ai rien trouver de concluant sur Google) comme le rôle de "substitut du procureur" ou la notion de "main courante" dans la Justice américaine.
Toutefois, le dénouement est prenant et amène le lecteur vers une suite (en cours d'écriture) qui sera sans doute dans la même lignée que ce premier roman avec des activités illégales et des associations de personnages peu recommandables.
En bref, un premier roman policier intéressant et plutôt bien mené dans l'ensemble. La narration au présent ne me plaît pas spécialement et quelques détails m'ont paru incohérents, cependant, c'est une lecture agréable.
J'ai lu ce roman à l'occasion du challenge Black November, semaine 3 : Auteurs francophones
Il me permet de participer au challenge Des gages ta PAL ! #9 pour les catégories "Auteur français" et "Note supérieure à 16/20"
au challenge Lire sous la contrainte : Être dans le titre
et au challenge Big Bang Littéraire #2, Tome 1 et théme éphémère "Titre masculin".
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur
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