Comme un conte de Graham Joyce
Il y a vingt ans, une adolescente nommée Tara disparaît sans laisser de trace. Son corps n'a jamais été retrouvé, et sa famille a fini par accepter son deuil. Pourtant, le soir de Noël, on frappe trois coups à la porte. Sur le seuil se tient une jeune fille qui ressemble étrangement à Tara. Et elle a l'air toujours aussi jeune... après la joie des retrouvailles, des questions se posent. Peter, qui ne croit pas aux miracles, croit encore moins à l'histoire de sa sœur, qui prétend avoir été enlevée par des fées...
J'ai enfin découvert ce roman qui traînait dans ma PAL numérique.
Le début du récit est assez linéaire puis les points de vue s'alternent et le lecteur est pris dans l'histoire de Graham Joyce. Son écriture est fluide et très agréable, toujours à la limite de l'imaginaire.
J'ai toujours eu une préférence pour les personnages masculins et cette lecture n'a pas dérogé à la règle : je me suis beaucoup attaché à Peter et Richie ainsi qu'aux enfants, notamment Jack.
Tara n'a pas réussi à m'intéresser. Malgré le fait que ce soit elle l'héroïne, je l'ai trouvé trop égoïste pour être touchante. À aucun moment elle ne se remet en question et se demande l'effet que sa disparition a pu avoir sur la vie de ses proches... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cet événement a tout chamboulé.
L'intrigue m'a beaucoup plu grâce au suspense qu'instaure l'auteur : on navigue entre rêve et réalité. Comme un conte porte parfaitement bien son titre !
L'expérience de Tara est presque incroyable mais le lecteur revient tout de même sur Terre grâce aux chapitres consacrés à Vivian, le psychothérapeute qui nous livre son diagnostic au fur et à mesure des séances avec sa patiente. Certains passages sont très théoriques, avec des expressions et des termes propres à la psychothérapie mais cela permet de mettre l'histoire de la jeune femme en perspective.
Une histoire parallèle mettant en scène Jack et la voisine de la famille semble sans grand intérêt au départ mais prend tout son sens à la fin du roman.
Et c'est d'ailleurs cette fin qui fera baisser ma note finale. Mon côté scientifique et cartésien n'aime pas spécialement les fins ouvertes, encore moins dans ce genre de récit où certaines zones d'ombre restent en suspens après avoir refermé le livre. Je ressors frustrée et ça ne me plaît pas vraiment !
En bref, j'ai adoré l'ambiance de Comme un conte, frôlant à chaque instant le fantastique. Malheureusement, si cette ambiguïté donne du suspense au récit, j'aurais préféré que l'auteur nous donne des explications dans le dénouement : je reste toujours aussi sceptique face à l'histoire de Tara.
Ce roman me permet de participer au challenge gourmand, les gâteaux : «- J'ai fait un gâteau, annonça Geneviève en bondissant de sa chaise.»
au challenge ABC 2016, lettre J
et au challenge Pioche dans ma PAL, en duo avec Azilis.
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur
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