La fille au revolver de A. Stewart

Je me suis armée d’un revolver pour nous protéger, raconte Mademoiselle Constance, et très vite, j’ai eu l’occasion de m’en servir.

New York Times, 3 juillet 1915.

Constance Kopp ne correspond à aucun moule. Elle surpasse en taille la plupart des hommes, ne trouve aucun intérêt dans le mariage ou les affaires domestiques, et a été isolée du monde depuis qu’un secret de famille l’a reléguée, elle et ses deux sœurs, dans la clandestinité.

Un jour, le propriétaire d’une fabrique de soie, belliqueux et puissant, renverse leur carrosse au volant de son automobile… Et ce qui n’aurait dû être qu’un banal litige se transforme en une bataille rangée avec une bande de voyous habitués au chantage et à l’intimidation.

Elle pourra alors compter sur l’aide d’un shérif progressiste qui, dans l’Amérique puritaine de ce début de siècle, n’hésitera pas à lui confier un revolver...

Un personnage principal féminin en 1915, c'est assez rare pour que cela m'intrigue.

La lecture de ce roman est très agréable. Amy Stewart écrit de façon simple avec une pointe de légèreté et d'humour.

Le récit est à la première personne, ce qui nous permet de prendre part à la vie des sœurs Kopp.

Les trois sœurs sont attachantes même si j'ai une préférence pour Fleurette, la benjamine naïve élevée dans une bulle. Norma, la sœur du milieu, reste assez froide tout au long de l'histoire. Elle n'est pas enthousiaste à l'idée d'une enquête ou tout simplement à l'évocation de son nom dans les journaux.

On ressent bien le poids sur les épaules de Constance : elle se doit d'élever et de subvenir aux besoins de ses deux petites sœurs malgré le fait qu'elle ne soit pas beaucoup plus vieille.

L'intrigue de départ est assez simple mais soulève des thèmes qui collent au contexte comme la supériorité de l'Homme sur la Femme et les différences de classe sociale.

L'enquête secondaire, celle que Constance va s'approprier, m'a paru plus intéressante.

Le déroulement du récit est basique, sans grande surprise ni dans les révélations, ni dans le dénouement.

Le dernier chapitre appellerait presque une suite concernant l'avenir de Constance mais je ne crois pas que ce soit prévu.

Il est par contre intéressant de lire les notes historiques. Le roman est basé sur des faits réels et sur des personnages ayant vraiment existé. Les extraits d'articles de journaux et de comptes rendus de procès disséminés au fil des pages sont eux aussi tirés des archives publiques.

En bref, ce roman policier est une bonne lecture divertissante. Il permet de passer un moment agréable avec des personnages attachants et une enquête sympathique. Attention cependant aux férus du genre qui pourront vite s'ennuyer s'ils attendent du suspense et de l'originalité.

Ce roman me permet de participer au challenge gourmand, les gâteaux : «Elle était passée, nous expliqua-t-elle, pour nous apporter un gâteau aux fraises qu'elle avait gagné dans une tombola organisée au profit de la bibliothèque, […].»

et au challenge Pioche dans ma PAL, en duo avec Azilis.

Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteure

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