Dust de S. Delzongle

Thriller.

Exemplaire publié en 2015,

aux éditions Denoël,

Collection Sueurs froides.

508 pages.

Quelque part en Afrique, la mort rôde...

2010. Dans un terrain vague de Nairobi, un gamin à vélo s’amuse à rouler dans une grande flaque sur le sable ocre. Du sang humain, répandu en forme de croix. Sans le savoir, le garçon vient de détruire une scène de crime, la première d’une longue série.

2012, à Nairobi. Une femme albinos est décapitée à la machette en pleine rue. Le tueur a emporté la tête, un bras aussi. Elle a été massacrée, comme beaucoup de ses semblables, parce que ses organes et son corps valent une vraie fortune sur le marché des talismans.

Appelée en renfort par le chef de la police kenyane, Hanah Baxter, profileuse de renom, va s’emparer des deux enquêtes. Hanah connaît bien le Kenya, ce pays où l’envers du décor est violent, brûlant, déchiré entre ultramodernité et superstitions. Mais elle ne s’attend pas à ce qu’elle va découvrir ici. Les croix de sang et les massacres d’albinos vont l'emmener très loin dans les profondeurs du mal.

Sacrifier n'est pas tuer. 

Je n'ai pas l'habitude de lire des thrillers se déroulant en Afrique et l'allusion au trafic d'albinos m'interpellait.

Il n'y a pas grand chose à dire sur la plume de Sonja Delzongle : c'est agréable et fluide. La construction du récit est plutôt banale elle aussi avec différents points de vue alternants.

Le personnage principal, Hanah, est sympathique mais certains côtés de sa personnalité ne sont pas vraiment exploités : l'auteure nous propose une héroïne accro à la cocaïne mais sans vraiment aborder le sujet de front, seules quelques allusions au fil du récit nous le rappelle. Pourquoi avoir choisi cette addiction ? Qu'est-ce qu'elle apporte de plus à Hanah ? Idem pour son utilisation d'un pendule sur les scènes de crime : sur un continent où les croyances mystiques sont nombreuses et très fortes, on aurait pu exploiter un peu plus cet aspect car du coup, là, il n'a aucun intérêt.

Les enquêteurs kenyans ont des personnalités très hétéroclites : Ti Collins est très attachant tandis que Mendoza est totalement antipathique.

L'intrigue m'a beaucoup plu grâce au contexte dans lequel elle est placée : la découverte du Kenya, les croyances de ses habitants, leurs problèmes économiques et sociaux mais également le trafic d'albinos, fléau bien réel dont je n'avais jamais eu connaissance avant cette lecture. Je trouve que c'est une bonne idée d'aborder ce sujet méconnu en France et d'y consacrer une bonne partie du roman.

L'auteur a choisi de développer deux enquêtes qui ne se rejoignent finalement jamais vraiment : j'aurais presque préféré qu'elle en choisisse une et s'y concentre entièrement pour éviter les quelques longueurs en milieu de récit. Du coup, j'ai eu l'impression que l'enquête autour des croix en sang humain n'a pas été exploité à son maximum car les motivations du serial-killer me paraissent assez floues en ayant terminé le roman.

En bref, c'est une bonne lecture qui m'a fait découvrir le Kenya et le quotidien de ses habitants. Cependant, le récit en lui-même reste simple et déjà vu tandis que l'enquête sur le trafic d'albinos prend le pas sur celle des croix de sang.

Ce roman me permet de participer au challenge gourmand, le vin : «[...], elle apprécia le vin qu'avait commandé Collins et y retourna pour un deuxième verre bien rempli.»

et le challenge Des gages ta PAL ! Session 4, pour les catégories «Livre paru en 2015», «Pas d'être humain sur la couverture» et «Du blanc sur la couverture»

Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur

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