La viande des chiens, le sang des loups de M. Halden

1917. Un jeune soldat écrit des lettres à l’enfant, le sien, celui qu’il ne connaîtra pas. Il lui dit les hommes, leur rudesse et la douceur des livres, l’importance des mots. Il est assis dans un train qui le conduit vers des jours meilleurs. Mais une femme le fixe du regard depuis un bon moment. Dans les soubresauts réguliers du wagon, celui qui avait échappé aux séquelles physiques de la Grande Guerre tombe sous la sauvagerie des coups de stylet.

2015. Rory est un vieux chien sans plus de collier qui a fui Paris la grise pour un coin paumé de campagne où il savoure chaque minute de son isolement. Lui et ses velléités d’auteur qui n’a jamais réussi à se faire publier, lui qui hait les débuts, qui ne sait jamais par où commencer, va raconter une histoire dingue de tendresse et de cruauté, une histoire d’humanité brute qui lui est arrivée. Tout commence le jour où, en rentrant chez lui, il tombe nez à nez avec un rôdeur en train de mettre à sac son salon. Une fille surgit alors comme une furie et séquestre l’espace de sa présence. Le type se suicide.

Cette fille, c’est Lupa, sorte de femme-enfant sortie des bois qui fait irruption dans la vie de Rory pour lui redonner la sensation d’exister. D’où vient-elle ? Qui sont ceux qui la traquent ? Est-elle la chasse gardée d’une confrérie d’illuminés ? Et que vient faire Rory dans cette histoire ? Lui qui cultive gentiment sa misanthropie depuis une décennie va devoir revoir sa copie. 

La voix disait que sous la viande des chiens bat encore le sang des loups.

Le titre est intriguant, il faut l'avouer.

Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché au style d'écriture de l'auteur (qui n'est autre que Justine Niogret sous un pseudonyme) : je ne sais pas si c'est sa plume habituelle où si c'est particulier à ce récit mais la vulgarité me dérange vraiment. Je peux accepter des gros mots et des passages crus pour appuyer une action ciblée ou pour caricaturer un personnage mais là, ce n'était pas nécessaire selon moi et c'est beaucoup trop forcé.

C'est dommage car je pense que ce détail a vraiment gâché ma lecture et que j'aurais eu un avis un peu plus positif sans cela.

Du coup, difficile de s'attacher aux personnages... Rory avait l'air touchant car un peu perdu dans sa vie, n'osant pas s'affirmer complètement par peur de sortir du lot.

Lupa reste, elle aussi, très lointaine par rapport aux lecteurs : elle n'inter-agit quasiment pas ou alors de façon mystérieuse.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. Tout d'abord, à cause du prologue qui me plaisait beaucoup mais qui ne donne pas suite au récit : on découvre un père rentrant de la guerre, blessé, en 1917 mais le premier chapitre nous ramène au présent et plus aucune trace de lui... Le lien se fait assez tard et reste malgré tout très subtil, il ne faut pas avoir raté le petit détail pour pouvoir rassembler les deux époques.

Une nouvelle fois, l'écriture m'a dérangé. J'ai mis du temps à passer outre les vulgarités du narrateur et à me concentrer vraiment sur le fond du récit.

Néanmoins, j'ai apprécié les thèmes abordés comme les milieux sectaires mais j'aurais préféré qu'ils soient exploités de façon plus approfondis. Je retiendrais principalement un passage du chapitre 4 sur la société de consommation et les différents intermédiaires inutiles et coûteux que l'Homme a instaurer au fil du temps. L'explication est assez longue et coupe un peu le récit mais le message de l'auteur a résonné en moi.

En bref, j'ai un avis définitif assez mauvais concernant cette lecture. Le style utilisé ne me correspond pas : cela m'empêche de rentrer dans l'histoire déjà difficile à reconstituer à cause des secrets autour de Lupa que l'auteur nous dévoile tardivement. C'est dommage car le sujet des sectes et leurs conséquences aurait pu être très intéressant !

Ce roman me permet de participer au challenge gourmand, les gâteaux : «Je laissais des choses pur Lupa sur une assiette : des gâteaux, des tasses chaudes, des salades, du fromage, du pain.»

au challenge Pioche dans ma PAL pour la consigne «Le nom de l'auteur doit comporter 6 lettres ou plus»

Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur

Où trouver ce titre ?

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